Espagne Manifestation des maraîchers contre « les prix trop bas »
Almería (Espagne), 4 fév 2016 (AFP) - Au moins un millier de maraîchers du sud de l'Espagne, potager de l'Europe, ont manifesté jeudi pour dénoncer « les prix d'achat trop bas » de leurs fruits et légumes et réclamer un changement des relations commerciales, a constaté un photographe de l'AFP.
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Les manifestants étaient plus de 1.300 à défiler dans la ville andalouse d'Almeria (sud-ouest) selon la police, 5.000 selon la Coordination des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs (COAG) et l'Association agraire des jeunes agriculteurs (Asaja). Ces organisations avaient appelé à « un arrêt du travail » dans la province où l'on compte plus de 30.000 hectares de serres, alors que se tenait en Allemagne le salon international Fruit logistica Berlin.
« Il faut qu'ils entendent, à Berlin, que les agriculteurs du sud-ouest espagnol sont dans la rue parce que les prix sont trop bas ! », a déclaré le secrétaire provincial de la COAG, Andres Gongora.
Les manifestants réclamaient « un changement du modèle de relations entre agriculture, commerce et grande distribution, pour que le producteur reçoive un prix juste lui permettant de développer dignement son activité », selon le communiqué des organisateurs.
Miguel Rubio, 60 ans, exploitant 4 hectares de serres, a assuré que le prix moyen pour ses concombres depuis trois mois était de « 27 centimes le kilo », alors qu'« il devrait être à 65 centimes pour que ce soit rentable ». « Le capital, les multinationales, nous écrasent ! », a dit à l'AFP ce maraîcher. « Nous produisons 94 % des aubergines, plus de 80 % des concombres, plus de 65 % des tomates qui se vendent en Europe. Mais les prix sont très en dessous des coûts de production », a soutenu le président de l'Asaja, Francisco Vargas, dénonçant « la domination de la grande distribution ».
Depuis que la Russie a décrété à l'été 2014 un embargo sur les importations de certains produits en provenance de l'Union européenne, Bruxelles a autorisé des mesures de « retraits » du marché notamment pour tomates, concombres et poivrons, avec une compensation financière. « Mais nos entreprises n'ont quasiment pas appliqué cette mesure », a déploré Andres Gongora.
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